Le salpêtre, signifiant littéralement « sel de pierre » en latin médiéval, est constitué de sels minéraux. Il se forme généralement à la base des vieux murs humides du fait de l’évaporation de l’eau. Il provoque beaucoup de dégâts qu’il est indispensable de le traiter dès son apparition.
Les facteurs d’apparition du salpêtre
Le salpêtre peut se former sur n’importe quel matériau de construction. Il est surtout présent dans les pièces très exposées à l’humidité : la salle de bains, la cuisine, les caves et la fosse septique. On le reconnaît par la présence d’une poudre blanchâtre sur les murs. Quand ce dépôt blanchâtre s’accumule, des plaques épaisses et dures se forment.
Le salpêtre est dû notamment à une insuffisance de ventilation. L’humidité du sol va se propager dans les murs. C’est ce qu’on appelle habituellement : « la remontée capillaire ». Or, l’eau qui remonte est composé de sels minéraux. Lorsque la maçonnerie s’assèche, ces derniers se déplacent vers la surface afin de bénéficier de l’humidité de l’air ambiant. Ce qui engendre le dépôt blanchâtre sur les murs.
Les risques du salpêtre
Il est important d’éliminer le salpêtre car il peut provoquer de nombreux dégâts pour la maison et aussi, des problèmes de santé s’il n’est pas traité.
- Les risques du salpêtre sur l’habitation
Les sels minéraux constituant le salpêtre traverse les diverses couches de la maçonnerie et causent ainsi une détérioration des matériaux. Ils peuvent provoquer le gondolement des murs, l’effritement des revêtements et des peintures, le décollement des papiers-peints, etc.
Le salpêtre est aussi facile à repérer qu’il peut faire perdre énormément de valeur à votre maison si vous essayez de la vendre.
- Les éventuelles conséquences du salpêtre sur la santé
Le salpêtre est source de maladies respiratoires et d’allergies (irritation de la peau, de la gorge, des yeux, etc.), surtout s’il est couplé à des moisissures.
Comment faire pour éliminer les salpêtres ?
Cacher cette nuisance sous une pellicule étanche n’est pas du tout une bonne idée. En effet, le salpêtre continuera, malgré cela, à se développer. Ce qui va engendrer encore plus de dégâts : les secteurs contaminés augmenteront et la structure du mur sera de plus en plus fragilisée.
Il faut traiter le salpêtre, si possible dès son apparition. Pour ce faire, il va falloir tout d’abord traiter le problème au fond. Puis, il faut faire disparaître le salpêtre à la surface des murs.
- Les traitements de fond
Ils consistent à traiter le problème à sa source. Ainsi, le traitement ici vise à stopper la remontée capillaire dans les murs. Ces traitements de fonds anti-salpêtres sont de trois types, à savoir :
- Le traitement par injection
Ce traitement a pour but de limiter les remontées capillaires. Il consiste à injecter dans le bas des murs divers éléments (hydrofuge de masse, silicates, résines époxy, etc.). Ceux-ci vont s’écouler ensuite dans les microfissures et les pores du mur. Puis, ils vont durcir et créeront ainsi une barrière étanche afin de stopper la propagation de l’humidité dans les murs.
- L’électrophorèse
Cette technique vise à boucher les pores de la structure et à créer une barrière étanche par une réaction électromagnétique. Il vous faudra, pour ce faire, un appareil électromagnétique. Vous pouvez vous en procurer sur le marché. Faites cependant attention à leur qualité qui est souvent très inégale.
- Une injection d’un mélange écologique et naturel
C’est la solution anti-salpêtre qu’il vous faut si vous n’aimez pas utiliser des produits chimiques. Ce mélange est constitué de trois quarts d’huile de lin et d’un quart d’essence de térébenthine. Il est très efficace pour contrer les remontées capillaires. Cependant, son action est moins durable par rapport à celle des deux traitements énoncés ci-dessus.
- Les traitements de surface
Ils visent à lutter contre les problèmes d’humidité plus superficiellement. Ils permettent de boucher la porosité de la structure, de neutraliser les sels, de transformer chimiquement le salpêtre ou de détruire les bactéries qui sont responsables de la création de nitrates. Ils se procurent facilement dans les magasins de bricolage ou chez les négociants en matériaux.
Les traitements de surface sont de deux types. Il y a d’une part le neutraliseur et convertisseur de sels hygroscopiques. Celui-ci permet la conversion des sels solubles en sels insolubles. Ces sels vont alors se fixer et ne pourront plus se déplacer vers la surface du mur.
Ce traitement produit aussi une réaction chimique supprimant l’hygroscopicité des sels. Ainsi, ces derniers ne pourront plus absorber l’humidité. Grâce également à cette réaction chimique, des silices vont se former dans la zone traitée. Ce qui permet de minéraliser et de renforcer les matériaux de construction.
On peut l’appliquer sur le mur à l’aide d’un pulvérisateur ou par injection de plus importantes quantités en cas de forte concentration en sel. Avant de l’utiliser, il faut tout d’abord attendre que la source d’humidité s’assèche, sinon le salpêtre pourra réapparaitre, et pire encore, il pourra s’amplifier.
D’autre part, il y a le fixateur de sels hygroscopiques. C’est la solution à adopter s’il ne vous est pas possible d’attendre l’assèchement complet du mur. Ce produit professionnel va créer une barrière physique empêchant la migration des sels minéraux vers la surface du mur. Cette barrière va ainsi protéger le nouvel enduit des effets hygroscopiques des nitrates de potassium. Ce produit est à appliquer en 2 couches successives à l’aide d’une brosse.
Une fois que vous aurez fini le traitement de fond et le traitement de surface, travaillez les surfaces avec des enduits spécifiques si les murs ont été gravement touchés. Sinon, un lavage avec un produit désinfectant, du genre sulfate de cuivre ou de zinc, suffit pour faire disparaître totalement les salpêtres. Afin d’éviter les taches indélébiles, il est vivement conseillé de recouvrir la zone de travail par un film imperméable.
Combien coûte un traitement anti-salpêtre ?
Il convient de noter que comme on vient de le voir, les traitements anti-salpêtres sont nombreux sur le marché. Pour parvenir à bout de votre problème, il va falloir appliquer le traitement adapté à la nuisance.
Seul un expert en humidité pourra établir un diagnostic précis sur la gravité de la situation, sans quoi vous risquez de n’éliminer le salpêtre que temporairement. En faisant également appel à ce professionnel, vous bénéficierez d’une TVA réduite à 10 % sur la main d’œuvre et les équipements fournis par cet artisan si la TVA normale est de 20 % si votre maison ait plus de 2 ans.
Si vous voulez opter pour l’injection contre les remontées capillaires, le budget à prévoir est de 110 à 170 euros TTC pour chaque mètre linéaire, fournitures et main d’œuvres comprises.
Pour les dispositifs électromagnétiques, ils exigent, pose comprise, entre 60 et 80 euros TTC pour chaque mètre linéaire.
Enfin, prévoyez entre 25 et 55 euros le mètre carré pour le traitement de surface, fournitures et mains d’œuvre comprises.
Les traitements anti-salpêtres sont souvent accompagnés d’une pose d’une centrale d’assèchement qui coûte, pour un mur de 20 m, entre 500 et 1 000 euros. L’expert en humidité à qui vous adresserez pourra également vous conseiller de poser des drains en PVC ou en Béton entre les zones naturellement humides et celles habitables pour prévenir l’apparition des salpêtres. Ce qui peut vous coûter entre 20 et 25 euros le mètre, prix des travaux non compris.
- Travailler les murs de sa maison après un traitement anti-salpêtre
Une fois le traitement anti-salpêtre terminé, il va falloir retirer définitivement les enduits qui ont été contaminés par le salpêtre. Mais avant cela, il faut tout d’abord attendre que les murs se sèchent totalement. Le séchage peut ne durer que quelques jours, tout comme il peut durer plusieurs mois. Quoi qu’il en soit, il faut attendre car le nouvel enduit ne pourra pas adhérer complètement à un mur encore humide.
Quand le mur est parfaitement sec, brossez-le avec une brosse en chiendent. Ensuite, rebouchez les fissures avec un enduit spécialisé. Puis, appliquez, à l’aide d’un pinceau ou d’un rouleau, le nouvel enduit anti-salpêtre. Attendez après que le mur se sèche complétement et vous pouvez poser du papier peint, peindre le mur, …
Bref, on peut très bien faire disparaître les salpêtres qui s’incrustent sur les murs de notre maison. Cependant, comme on dit : « mieux vaut prévenir que guérir », la meilleure solution pour lutter contre les salpêtres c’est d’appliquer des traitements préventifs anti-salpêtres. Ils durent plus longtemps que les traitements curatifs et sont moins fatiguant que ces derniers. Voici comment prévenir les salpêtres.
- Les traitements préventifs contre les salpêtres
Comme il a été dit un peu plus haut, le salpêtre est souvent dû à un manque de ventilation. Alors, pour éviter sa formation, il faut améliorer la ventilation intérieure. Vous pouvez opter pour la ventilation naturelle. Il s’agit de faire entrer l’air venant de l’extérieur par des grilles d’aération basses dans les pièces principales de sa résidence. L’air va ensuite circuler dans la maison. Puis, il va monter en se réchauffant avant de sortir par des grilles d’évacuation hautes.
Vous pouvez également opter pour la ventilation mécanique contrôlée (VMC). Elle consiste à installer des grilles dans les pièces principales (chambre, séjour, salon, etc.) et des grilles d’extraction d’air dans les pièces où l’humidité est la plus importante (la salle de bain, la cuisine, …). Les deux grilles sont connectées à un conduit d’aération et un extracteur va assurer le tirage de l’air vicié.
Comment fonctionne une ventilation mécanique contrôlée ? Le principe de ce système de ventilation est simple. L’air venant de l’extérieur va entrer par les grilles placées dans les pièces principales. Puis, l’air vicié va être extrait par les grilles installées dans les pièces humides. Il existe différents types de VMC.
Il y a la VMC simple flux qui est la plus répandue. Elle permet le renouvellement de l’air au sein des pièces qui sont constamment humides. Elle aspire l’air dans ces pièces par les gaines d’extraction de son extracteur d’air, suivant la puissance d’aspiration qu’on choisit. Cela crée une dépression de l’air qui va forcer ce venant de l’extérieur à entrer dans ces pièces par les aérations des fenêtres.
Il y a également la VMC double flux dont le principe est le même qu’avec la VMC simple flux. Seulement, elle présente, en plus, une fonction de filtration d’air, formant un circuit dans l’ensemble de l’habitation. Pratiquement, elle récupère l’air pollué dans les pièces humides, le filtre, le chauffe ou le refroidi selon les besoins, et le rejette dans les pièces « sèches ».
La VMC double flux a donc une double fonctionnalité qui permet de diminuer la consommation en énergie du chauffage. Il y a aussi la VMC hydroréglable qui permet de contrôler automatiquement le débit d’air. Enfin, il y a la VMI ou Ventilation Mécanique par Insufflation. Avec ce système de ventilation, pas besoin d’installer des filtres ou des conduits. La VMI réchauffe l’air en provenance de l’extérieur puis fait sortir l’air vicié par des ouvertures naturelles.
A côté des VMC, il y a également la VPH. Plus coûteuse en ce qui concerne l’installation mais plus économique, la ventilation positive hygrorégulée fonctionne différemment des ventilations mécaniques contrôlées en matière de surpression. En effet, avec le VPH, l’air est insufflé dans l’habitation depuis divers points d’insufflation. Ce principe de surpression permet de chasser l’air pollué par les bouches d’aération. La ventilation positive hygroregulée va insuffler l’air qui va être filtré, chauffé et hygroregulé, c’est-à-dire déshumidifié, selon le taux d’humidité ambiant.
Le choix du système de ventilation doit dépendre de l’habitat, de la performance énergétique que vous recherchez, et enfin du budget.
En plus d’une bonne ventilation, vous pouvez aussi protéger les murs des pièces les plus exposées à l’humidité de votre maison avec des traitements de surface, comme l’hydrofuge de surface, l’enduit anti-humidité ou encore la peinture anti-humidité.
En guise de conclusion, il ne faut pas prendre à la légère les problèmes d’humidité, tant les dégâts qu’ils provoquent sont nombreux. On a vu dans cet article ceux provoqués par le salpêtre. Le mieux est de faire appel à un expert pour le traitement des remontées capillaires. Celui-ci qui dispose de l’expertise nécessaire et de l’équipement pour lutter efficacement contre ce fléau.