Un mur de soutènement est une structure habituellement utilisée lorsqu’il y a de la terre ou d’autres matières pulvérulentes ou granulaires à retenir. Il est surtout nécessaire pour les terrains en pente. Un mur de soutènement est aussi utilisé quand l’aménagement d’une surface plane dans un endroit au relief irrégulier est indispensable.
Souvent, il est érigé en bord de route pour contenir les terres d’une montagne ou d’une vallée.
Pour fortifier la base d’une construction, surtout lorsqu’il s’agit d’une construction en hauteur. Que ce soit pour une maison ou une église, voire même tout un village, le mur de soutènement est utilisé.
Ce mur permet de lutter contre les éboulements et les glissements de terrain. Son utilisation est aussi localisée sur les berges des rivières ou des cours d’eau et les voies publiques. Pour créer un peu plus d’espaces afin de planter des fleurs ou des arbres dans leurs jardins, les particuliers se servent également d’un mur de soutènement.
Enfin, on peut utiliser un mur de soutènement pour protéger une construction de crues ou de l’érosion, ou même pour clôturer un terrain.
Généralement, un mur de soutènement est mis en place pour contenir une pression.
Pour être efficace, ce mur doit avoir au minimum deux mètres de hauteur, mais ne doit pas dépasser quatre mètres. Si possible, il faut éviter l’entrée de l’humidité dans le mur, et que l’eau n’y stagne pas.
La construction d’un mur de soutènement n’est pas conseillée pour des terrains qui ont une pente de plus de 10o.
Sachez qu’un tel mur ne peut pas être élevé sur des terrains en argile, constitués de vase ou de tourbes.
Histoire des murs de soutènement
C’est pour des usages agricoles sur des terrains pierreux en pente que les premiers murs de soutènement ont été réalisés. En effet, pour combattre l’érosion, les terrasses aménagées sont bordées de murs bas en pierres crues.
Dès l’antiquité, des murs massifs, constitués de blocs de pierre en maçonnerie soignée, protégeaient les imposants édifices bâtis sur les terrasses. On peut citer à titre d’exemple, les temples des Incas.
De nos jours, les murs de soutènement en béton coulé sur place et les murs en maçonnerie appareillés sont remplacés par des parois préfabriquées moins onéreuses, plus faciles à mettre en œuvre, et surtout, plus favorable à l’environnement.
Pour assurer sa fonction première, qui est de soutenir et/ou protéger la matière, un mur de soutènement doit présenter une solidité à toute épreuve et doit être réalisé dans les règles de l’art.
Il est constitué de deux parties : d’une fondation et d’un mur.
La structure et le poids doivent présenter une forte résistance aux différentes pressions exercées sans trop se déformer. C’est en fonction de la poussée des matériaux qu’un mur de soutènement doit être créé.
Les différents types de murs de soutènement
Généralement, un mur de soutènement est réalisé en maçonnerie de parpaings, mais d’autres matériaux peuvent aussi le composer. Ceux-ci peuvent être de l’acier, du béton armé, des briques, des pierres sèches, du sable polymère, ect … Ils peuvent être également des moellons, du bois ou même du plastique.
Avec leurs avantages et leurs inconvénients, on distingue plusieurs types de mur de soutènement :
- Le mur en T inversé, aussi appelé « mur de soutènement auto-stable » : il est caractérisé par une épaisseur constante sur toute la hauteur. Réalisé en béton armé ou en parpaings, ce type de mur est plus économique car comparé au second type, il nécessite moins de béton. La construction de ce type de mur exige une grande maitrise technique. Au cas où il y aurait mal conception, le mur risque de se disloquer.
- Le mur de soutènement « poids » : il présente une épaisseur de mur variable. Le mur est plus large à la base de la semelle. Puis, l’épaisseur décroit linéairement avec la hauteur. C’est grâce à sa masse qu’il résiste aux pressions. Pour lutter contre la poussée des terres, un mur de poids doit être fait en pierres très épais. Ainsi, un mur de poids est plus onéreux.
De multiples alternatives qui requièrent moins de précision et de technicité que les murs auto stables existent aussi. Ce sont :
- Le mur en gabions : il représente le mieux le mur poids. C’est un système efficace, simple et astucieux. Ses concepteurs se sont inspirés des plus anciens murs de soutènement. Le mur en gabions est constitué par une cage. Et au lieu de monter un mur, pierre après pierre, la cage vide est directement déposée sur un sol d’assise ou une semelle de fondation. Elle est ensuite remplie avec des pierres ou de la caillasse. Ce sont les armatures de la cage qui assurent le maintien des pierres ou des caillasses. Pour construire un mur en gabions, il suffit de placer une deuxième cage sur la première et ainsi de suite. Avec cette cage, la vitesse d’exécution d’un mur de soutènement a été décuplée. Et, du fait de l’existence d’espaces entre les pierres, l’ensemble est parfaitement drainant.
- Le mur en pierres sèches : ce type de mur peut être observé dans tous les coins de campagne où des terrasses sont aménagées. C’est depuis l’antiquité qu’il est utilisé. Le vide entre les pierres facilite grandement le drainage.
- Talus en enrochement : ce système de soutènement est très simple. Généralement, pour former un talus, des roches assez grosses sont déposées selon un angle plus ou moins prononcé. C’est la masse des roches mises en place qui va assurer la stabilité de l’ensemble. Le talus en enrochement présente l’avantage d’être en même temps très esthétique, solide, et facile à mettre en place. Quant au coût, on peut dire que le talus en enrochement est très économique.
- « Atalus » ou mur de soutènement dit « végétalisé » : l’ensemble de ce type de mur est très lourd. Ce qui va permettre le soutènement. Il est formé par un empilement de grands sacs de sable. Considéré comme le principal concurrent du mur en gabions, il peut également être constitué par des formes en béton qui peuvent être utilisées comme des pots pour recevoir des plantes. Le grand avantage de ce type de mur de soutènement est la possibilité de le végétaliser. En effet, pour cacher l’effet béton, il est possible d’y planter des plantes vertes ou des fleurs.
Comment placer un mur de soutènement ?
Pour la construction d’un mur de soutènement, le mot d’ordre est la sécurité. Sa mise en place doit impérativement être précédée d’études du milieu. Ces études vont prendre en considération de nombreux paramètres. Il est universellement connu que pour tous travaux de construction, c’est la réalisation de la fondation qui marque le début du chantier.
Quant à la fondation, elle est déterminée par rapport à la hauteur du mur à concevoir. La matière et l’épaisseur du mur de soutènement permettent également de déterminer le volume et le type du milieu à aménager.
Parmi les paramètres à considérer figure la question d’évacuation de l’eau. Sans un système de drainage efficace, la pression exercée par l’eau qui s’additionne avec la pression déjà très grande de la terre est très dangereuse. Dans la grande majorité des cas, c’est cette pression qui provoque l’effondrement du mur de soutènement.
À première vue, le principe d’un mur de soutènement paraît assez simple. Or, ce n’est pas le cas. Placer un mur face à la masse à supporter ne suffit pas pour obtenir un mur de soutènement efficace. Généralement, la mise en place d’un mur de soutènement est nécessaire pour des terrains en terrasse ou en pente.
La première raison de mettre un mur de soutènement est de retenir les matériaux, tels que la terre, les gravats, la roche, etc., situés en amont et qui pourraient se déverser en aval.
Il est de ce fait obligatoire de procéder à des calculs précis afin de définir la poussée exercée sur le mur au mètre carré, surtout quand la hauteur du mur de soutènement à ériger est supérieure à un mètre. Si cette étape est négligée, le mur risque de ne pas être capable de supporter les charges qui lui sont appliquées.
Après l’étude géotechnique qui permet de prévoir si le mur pourra soutenir la contrainte liée à la masse de terre, la construction d’un mur de soutènement requiert des fondations robustes.
Déterminer la profondeur hors gel des fondations
Les fondations ont pour rôle principal de porter le mur de soutènement. Pour garantir la puissance de ce dernier, il est impératif que les fondations soient « hors gel ». Ce qui veut dire que la structure des fondations ne doit, en aucun cas, être modifiée par le gel.
En France, selon la région, les fondations doivent être entre 50 et 90 centimètres de profondeur. À titre d’information, sachez qu’une carte de France qui donne la profondeur hors gel à respecter existe. Dans tous les cas, le « Plan Local d’Urbanisme » est disponible auprès de toutes les mairies. Il est donc vivement conseillé de le consulter car de précieuses informations sur la nature du sol, les tendances de retrait ou de gonflement des argiles y sont consignées.
La construction d’un mur de soutènement ne consiste pas uniquement à creuser en profondeur. La largeur des fondations est aussi déterminante pour garantir la robustesse de la structure. Ainsi, pour des murs de soutènement solides et conformes aux normes en vigueur, des dimensions rigoureuses devront être respectées.
Le système français avant les « Eurcodes » ne comportait pas de normes spécifiques pour les murs de soutènement. Ce sont donc les normes générales relatives aux murs et les fondations : « DTU 13.12 », « fascicule 62 », « BAEL » et « DTU 20.1 », qui les réglementent.
Actuellement, le calcul des ouvrages de soutènement est traité dans l’article 9 de l’ « Eurocode 7 ».
En ce qui concerne le drainage, l’article 681 du code civil stipule que les eaux pluviales qui tombent sur un terrain sont sous la responsabilité du propriétaire. Ces eaux ne doivent en aucun cas couler chez les voisins.
Comment ériger un muret de renfort avec des parpaings ?
Premièrement, il faut préparer le mortier dans la bétonnière, puis appliquer une couche de mortier sur la semelle des fondations. Posez ensuite les rangées de parpaings tout en s’assurant de l’alignement et du niveau.
Le ferraillage constitue un élément important qui permet d’assurer la solidité du muret de soutènement. Il est donc nécessaire de placer un ferraillage vertical tous les 2 mètres environ. Ici, il est recommandé de solliciter les services d’un ou des professionnels qui se chargeront de la qualité, de la dimension, de la section et de la disposition du fer à utiliser.
Afin d’assurer la solidité, au cas où le mur a 2 mètres de hauteur, il est vivement recommandé de placer une rangée de ferraillage à mi-hauteur et une autre tout en haut.
Il est mentionné plus haut que la pression exercée par l’eau peut provoquer l’écroulement du mur. Il est donc indispensable d’évacuer l’eau qui s’accumule de l’autre côté de celui-ci. Afin de laisser passer des barbacanes qui assureront l’évacuation de l’eau, des trous obliques seront placés le long du mur de parpaings tous les 130 centimètres environ. Tout ceci, à une hauteur de 30 centimètres au-dessus du sol.
Il est évident que l’absence de drainage est préjudiciable pour un mur de soutènement.
Le drainage permet de protéger le mur contre l’érosion. Pour ce faire, le long du mur, du côté remblai, il faut appliquer une couche d’enduit bitumineux.
Ensuite, il faut créer une zone de drainage. Cela consiste à utiliser une couche de graviers grossiers et un tuyau en grillage, d’une quinzaine de centimètres. L’ensemble est recouvert de gravier.
Pour permettre à l’eau de passer à travers ce système de drainage et éviter que la terre ne vienne le boucher, il faut le recouvrir d’un feutre géotextile.
Le remblayage du mur constitue la dernière étape de la construction d’un mur de soutènement. Pour cette opération, deux choix existent :
- utiliser la terre déplacée pour la construction du mur si elle n’est pas argileuse ;
- acheter et utiliser une terre drainante.