Le lamier pourpre est un cousin de l’ortie dépourvu de piquants, tapissant discrètement les sous-bois de nos régions, et s’invitant parfois dans les coins ombragés de nos jardins. Ses petits épis de fleurs roses délicates et charmantes, émergent au printemps et annoncent la renaissance de la nature.
Que savons-nous réellement de cette plante si commune et pourtant si méconnue ?
Un portrait botanique du lamier pourpre
Ceux qui arpentent les chemins de campagne ou les lisières de forêt au début du printemps auront la chance de voir le lamier pourpre. Cette plante appartient à la famille des Lamiacées, un groupe comprenant également la menthe et le basilic.
Ses feuilles opposées ressemblent à celles de l’ortie, cependant le lamier pourpre ne pique pas, ce qui lui vaut le surnom d’ortie rouge.

Cette plante sauvage se distingue par ses fleurs roses à la corolle bilabiée, caractéristique des Lamium ; elles ornent une tige pouvant atteindre jusqu’à 30 centimètres de hauteur.
Les feuilles arborent souvent une teinte verte sombre avec une légère nuance pourpre, surtout sous les sommets florifères.
Les lamiers sont présents dans de nombreux pays, et sont considérés comme étant des plantes résilientes. Ils prospèrent dans des sols riches en azote, et sont présents dans les zones perturbées par l’homme, comme les bords de chemins et les terrains vagues.
Le lamier pourpre à travers les saisons
La floraison du lamier pourpre commence au printemps et peut se prolonger jusqu’au début de l’été, dépendant des conditions climatiques. C’est une période où la nature reprend ses droits, et le lamier pourpre aux fleurs roses participe au spectacle de cette résurrection végétale.
En été la plante est moins visible car elle n’apprécie pas particulièrement la sécheresse, cependant en automne avec les conditions plus humides, le lamier pourpre connaît une seconde vie et peut parfois refleurir.
En hiver la partie aérienne du lamier pourpre meurt, mais la plante survit sous forme de rhizomes ou de petites rosettes de feuilles près du sol, prête à repousser dès que la température remonte.
Lamiers : utilisation et vertus
Bien qu’elle soit souvent considérée comme une mauvaise herbe, le lamier pourpre possède plusieurs vertus et usages intéressants, il fait d’ailleurs partie de la pharmacopée populaire européenne. Riche en vitamine C et en fer, le lamier pourpre était traditionnellement utilisé comme un tonique au printemps afin de nettoyer l’organisme après les longs mois d’hiver.
En cuisine, ses jeunes feuilles et fleurs agrémentent des salades, des soupes et des omelettes. Leur saveur est légèrement sucrée et leur texture tendre.
Dans le jardin, le lamier pourpre est utile comme couvre-sol dans les zones ombragées où peu d’autres plantes souhaitent s’établir. Il attire également les abeilles et d’autres pollinisateurs, jouant ainsi un rôle écologique non négligeable.
Identifier et cultiver le lamier pourpre
Pour identifier le lamier pourpre (Lamium purpureum), il suffit d’observer ses feuilles souvent teintées de pourpre, notamment celles du sommet ; la présence d’une fine pilosité sur la tige et les feuilles est également un bon indice.
Quant aux fleurs, elles sont petites et pourpres ou roses, avec une structure typique des lamiacées.

Cultiver cette plante dans le jardin est relativement facile, étant donné qu’elle n’est pas exigeante en termes de sol et d’entretien. Elle peut être semée directement sur place ou repiquée.
Une exposition semi-ombragé ou totalement ombragé lui convient parfaitement, cela reproduit en effet son habitat naturel.
Afin d’optimiser l’apparition des nouvelles pousses, il est conseillé de tailler les tiges au début du printemps.
L’ajout d’engrais n’est pas une priorité, cependant il est préférable de fertiliser le lamier pourpre afin d’avoir une plante éblouissante : pour cela il est recommandé d’utiliser des engrais organiques afin d’avoir des plants en bonne santé.
Avec les terres sableuses, la fertilisation se fait avec du fumier ; un compost décomposé convient également à la culture du lamier pourpre.
Le lamier pourpre en photographie et dans l’art
Le lamier pourpre n’est pas seulement une plante sauvage de nos campagnes et jardins, il est également un sujet prisé par les photographes de nature pour ses belles feuilles et fleurs. En macrophotographie, les détails de ses fleurs révèlent une complexité et une délicatesse souvent insoupçonnées.
Dans l’art, le lamier pourpre est une source d’inspiration pour les peintres et illustrateurs cherchant à capturer la beauté des plantes sauvages françaises. Sa présence peut également symboliser le retour du printemps et la fertilité de la terre.
« feuilles et fleurs » : le lamier pourpre dans la cuisine et la médecine traditionnelle
Bien que le lamier pourpre soit souvent ignoré ou mal-aimé, sa place dans la cuisine traditionnelle et la médecine populaire mérite d’être redécouverte.
Voici une simple recette pour apprécier cette plante : une omelette aux feuilles de lamier pourpre. Cueillez les jeunes feuilles tendres, lavez-les soigneusement et incorporez-les à vos œufs battus : vous obtiendrez un plat printanier riche en goût et en histoire.

En médecine traditionnelle le lamier pourpre était apprécié pour ses propriétés dépuratives et anti-inflammatoires, une infusion de feuilles de lamier pourpre aide à soulager les troubles digestifs légers ; il peut également servir de tonique général. Cette potion magique est également diurétique, vous pouvez boire une décoction de cette plante afin de traiter la toux.
Le lamier pourpre est un astringent pouvant arrêter l’hémorragie, la plaie doit directement être traitée avec un cataplasme de feuilles.
Le lamier pourpre représente bien plus que cette petite plante sauvage que l’on foule du pied lors de nos promenades, c’est une plante aux multiples facettes, utile aussi bien en cuisine qu’en médecine traditionnelle, participant à la biodiversité de nos écosystèmes.
Lors de votre prochaine balade printanière, prenez le temps d’observer ces jolis tapis pourpres afin de vous rappeler que dans ces feuilles et ces modestes fleurs, se cache un monde à apprécier et à protéger.
Multiplier le lamier pourpre
Le lamier pourpre est facile à multiplier car ses racines sont du type rhizomateux, il suffit donc de diviser la touffe. Cette opération se fait idéalement en été, au mois de septembre.

Pour réaliser la division de la touffe, il est conseillé d’utiliser une bêche bien aiguisée car avec un seul coup, un éclat doit se détacher facilement.
Il est également possible de faire sortir la plante de la terre tout en prenant soin de ne pas sectionner les rameaux principaux, ensuite vous n’avez plus qu’à utiliser un sécateur afin de prélever une partie de la touffe.
Quelle que soit la technique utilisée, les deux touffes doivent être replantées rapidement. N’oubliez pas de les arroser abondamment après la mise en terre.
La place du lamier pourpre dans la décoration d’un espace extérieur
Le lamier pourpre ne joue pas seulement un rôle en médecine ou dans la biodiversité, il assure également une fonction décorative dans votre espace extérieur.

Si votre jardin est spacieux et qu’il renferme de nombreux arbustes, le lamier pourpre peut se dresser entre eux dans le but de varier le volume et la hauteur de l’ensemble.
La taille du lamier pourpre est moyenne, il peut donc compléter un massif composé de Heuchères ou tenir compagnie aux géraniums. En installant le lamier pourpre en bordure des massifs, votre jardin sera à la fois éclatant et stylé.
Le lamier pourpre se marie très bien avec des plantes de sous-bois, vous pouvez donc l’associer avec du chèvrefeuille nain, des campanules lactiflora et des anémones de Japon.
